vendredi 8 février 2013

La délinquance à Mayotte

La délinquance à Mayotte

On est face à un problème majeur de délinquance à Mayotte. En effet, 50% de la population Mahoraise à 17 ans. Les jeunes n’ont pas d’éducation, ils sont souvent livrés à eux-mêmes, « les parents se sont déresponsabilisés ».  Les chauffeurs de bus sont victimes des incivilités des jeunes, ils lancent de grosses pierres dans les bus. Ils jettent les poubelles remplies sur les routes pour empêcher les véhicules de passer.

Il n’est pas rare de voir des jeunes se bagarrer entre eux sans que personne n’intervienne, au contraire le silence des adultes les encouragent davantage.



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 Difficile de ne croiser personne qui ne se soit fait cambrioler, simplement voler, ou agresser. « Il y a effectivement depuis plusieurs semaines une montée des agressions physiques, de cambriolages et, non plus, comme nous en avions l’habitude, sur les secteurs précis de résidence des fonctionnaires comme les 100 Villas, les Hauts Vallons ou Tsoundzou, mais sur les lieux d’habitation d’insulaires comme M’Gombani, M’Tsapere village ou Mabonovo ».

Les vols portent sur « des objets faciles à vendre et à emporter dans la fuite », soit des ordinateurs portables, des appareils photo, des Playstation, de l’argent, des bijoux, et en dernier lieu, des vêtements. « Personnes n’est épargné ». Une bonne partie du butin est vendue à Mayotte, certains à des receleurs adultes, sans qu’il y ait une organisation formelle, et l’autre « part vers les îles voisines ».

Ces vols sont le fait de mineurs de 9 à 16 ans en moyenne, certains récidivistes, d’autres inconnus de la Police. Une fois interpelés, ces jeunes sont sous le coup d’un rappel à la loi ou placé en famille d’accueil. « Le tribunal n’a pas assez de marge de manœuvre avec un quartier des mineurs de 6 places seulement ».

« Les parents doivent reprendre leur responsabilité au lieu de démissionner de leur rôle et de laisser les jeunes livrés à eux-mêmes. Certains vont encore à l’école française, d’autres non et l’école coranique est désertée .

Un des vecteurs est aussi la polygamie, encore en vigueur sur l’île : « le père ne voit souvent pas ses enfants pendant 1 à 2 semaines, et lorsqu’il réagit c’est tardivement et violemment ». Il est alors condamnable. Il faut signaler que l’Etat français, contrairement à l’idée reçue des « enfants du juge », n’interdit pas de gronder et punir ses enfants, « qui ont un droit : celui d’être éduqué ».

Non seulement les cambrioleurs n’hésitent plus à agir en présence des habitants, mais ils s’arment désormais : armes blanches, bâtons ou cailloux. Mardi 10 janvier, un homme qui venait de payer son taxi croise des jeunes qui demandent une cigarette, remercient et lui portent un coup au niveau de la nuque avant de lui dérober son porte monnaie. Blancs ou noirs, tout le monde est touché.

Et ce phénomène est monté en puissance après le conflit social que l’île vient de connaître, « certains ayant eu l’impression que les actes d’agression ont été légalisés ! Une partie des jeunes s’est senti impunie ». Situation aggravée par l’absence de plainte lors des agressions subies « d’autres ont déposé plainte contre X par peur de représailles »…

Ces agressions sont croissantes envers les policiers qui se font maintenant caillasser lors de leur arrivée sur le lieu d’intervention, « ce qui ne freine pas ces hommes courageux ». Même chose lors des contrôles d’identité « surtout dans le quartier Mangatélé à Kawéni où nous recevons quasiment systématiquement des galets et, plus grave, sous les yeux d’adultes qui n’interviennent pas. Leur silence encourage les jeunes ».

Mardi dernier, un policier de la Police aux Frontières (PAF) contrôlait des identités du côté de Koungou lorsqu’un jeune l’a caillassé violemment, le blessant et lui faisant perdre connaissance. « Ce jeune a été interpelé hier devant sa mère qui lui avait conseillé de se présenter au Commissariat et qui a eu un comportement très digne ». Contrôle d’identité qui est un mal nécessaire pour le capitaine Chamassi « nous constatons que ces personnes en situation irrégulière vivent dans des conditions misérables. Sont elles mieux ici ou dans leur île ?... ». Mal nécessaire car « lors de suspension d’expulsion dans le passé, ces personnes sans ressource, sortent dans la rue et n’hésitent pas à voler pour survivre ».

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Certains quartiers sont reconnus comme étant des "bombes à retardement"

 

 

1 commentaire:

  1. Super article! En espérant que la départementalisation améliorera un peu les conditions de vie la bas!

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