dimanche 3 février 2013

La découverte de l’île de la Réunion : de ses origines jusqu’à 1700

La Réunion, située à 800 km de Madagascar, fait partie avec Maurice et Rodrigue de l’archipel des Mascareignes, c’est une île volcanique en forme d’ellipse de 207 km. Sa superficie est de 2 512 km² avec deux sommets le Piton des Neiges (3 069 mètres) et la Fournaise (2 613 mètres).

L’origine de la découverte de la Réunion reste encore un mystère mais il semblerait que les Arabes et les Austronésiens (Indonésie et Malaisie d’aujourd’hui) ont découvert l’île en premier avant le XVème siècle, car ils connaissaient bien l’Océan Indien, ils faisaient du commerce le long de la côte est de l’Afrique. Quand ils découvrirent l’île ils la nommèrent « Dina Morgabin » qui signifie l’Ile de l’ouest, elle apparait sur une carte portugaise en 1502 sur le planisphère de Cantino.

En 1498, Vasco de Gama (navigateur portugais) arrive dans l’océan Indien, remonte le Canal du Mozambique, explore Madagascar, l’Ile du Mozambique et va jusqu’à Calicut en Inde, c’est à partir de là que commence véritablement la colonisation européenne de l’océan Indien. Après les Portugais, ce sont les Hollandais mais aussi les Anglais et les Français qui s’engagent dans l’expédition coloniale.

 

desadecouvertea1700L’archipel des Mascareignes apparait bien sur cette carte cela montre que l’île de la Réunion a été reconnue par les Portugais avant 1502. Aucune trace de cette découverte n’a été retrouvée, mais celui qui est passé à l’est de Madagascar avant 1502 est Diogo Dias.

 

Comment Diogo Dias a-t-il découvert l’île ?

Le  9 Mars 1500, une expédition de 13 vaisseaux quittait Lisbonne à destination du Sud de l’Afrique et des Indes. En voulant s’éloigner très à l’ouest de la côte africaine afin de mieux profiter des alizés, la flotte découvrit le Brésil le 22 Avril 1500, puis le 24 mai, l’expédition se trouvait au large du Cap de Bonne Espérance lorsqu’une violente tempête s’abattit sur elle. Le navire fut séparé de la flotte et fut repoussé au Sud-est de Madagascar, sur une mer où aucun Européen n’était jamais allé. Perdu Dias décide de rejoindre l’escale de Mozambique en se dirigeant vers le Nord-Ouest. C’est en suivant ce parcours qu’il a pu passer à vue des îles Mascareignes, puisqu’il découvrit Madagascar le 10 août 1500.

Par la suite, le commerce portugais vers les Indes s’accrut suite à l’expédition de Cabral ; entre 1500 et 1528, 299 vaisseaux portugais franchirent le Cap de Bonne Espérance. L’image des îles Mascareignes se précisa sur les cartes.

L’île a été abordée le 9 février 1507 le jour de la Sainte-Apolline, et qu’elle a été baptisée Santa Apolonia. Lorsque les navigateurs portugais se rendaient aux Indes, l’île leur servait d’escale sur la route des épices.

Pedro de Mascarenhas                     1597 : l’île figure sous le nom de Santo Appolonia

pedrodemascarenhas                santoappolonia

En 1520, le navigateur Pedro Mascarenhas nomma Islas Mascarenhas (iles des Mascareignes) l’archipel réunissant les îles Maurice, Rodrigues et Santa Apolonia. De retour aux Indes en 1528, le navigateur Mascarenhas  fit escale à Santa Apolonia pour décharger une cargaison de porcs, de chèvres, de bœufs, de singes, qu’il laissa en liberté. Ainsi, lorsque les circonstances s’y prêtaient, les navigateurs portugais accostaient et déposaient leur trop plein, que ce soit des plantes, des fleurs ou des animaux.

En somme, l’île Santa Apolonia semblait susciter tellement peu d’intérêt que Portugais, Hollandais et Anglais y débarquèrent sans même en prendre possession. D’après les récits de l’époque, il était très difficile d’accoster à l’île en raison des accidents de terrain sur le littoral, c’est ce qui expliquerait le manque d’intérêt envers l’île de la part des navigateurs du XVIème siècle.



Le littoral 

Mais à peine découverte, l’île retombe dans un oubli presque total pendant plus d’un siècle. Elle n’offre rien aux navigateurs, pas d’or, pas de populations à évangéliser, la Réunion n’a pas de port, à la mauvaise saison, un coup de vent peu briser un navire sur la côte rocheuse.

littoral

 Description de l’île :

En 1611, l’Amiral hollandais, Pierre Guillaume Verhuff aborde l’île. Il estime que la distance de Santa Apolonia jusqu’à Maurice est de 80 miles. Il donne les premiers renseignements sur la faune et la flore. Il décrit une île paradisiaque vierge avec des cours d’eau, des animaux tels que des tortues, des tourterelles, des perroquets, solitaires, anguilles, canards, oies, tous extrêmement facile à tuer.

Le 6 aout 1612, une flotte de 13 vaisseaux aborde l’île, c’est la première mention d’une escale. Voici la description faite par le Capitaine Block :
«  Après le 3 août, alors que nous pensions nous diriger vers l’île Maurice, nous aperçûmes l’île de Mascarenhas, qui est située à la latitude de 21 degrés au Sud de l’Équateur et approximativement à 20 lieues à l’Ouest de Maurice. À cause des vents d’Est Sud-Est et d’Est nous ne pouvions nous diriger que vers l’Ouest, aussi nous dûmes chercher un ancrage à cette île de Mascareigne. Nous en trouvâmes un le 6 de ce mois sur la côte Nord-Ouest dans une baie très large, par 25, 30, et 35 brasses, fond de bon sable noir, où nous débarquâmes. Nous trouvâmes entre les hautes montagnes et le bord de mer une étendue d’eau douce délicieuse et propre, pleine de poissons extraordinairement beaux et variés, et sur les rives de cette eau la terre était remplie d’une multitude de toutes sortes de volailles, surtout des oies, des canards, des hérons, des tourterelles et des perroquets, et plein d’autres oiseaux petits et grands dont nous ne connaissions pas les noms. Ainsi nous avons obtenu ici de très bons rafraîchissements; tout nous tombait sous la main sans effort, et personne n’a éprouvé le besoin d’aller attraper les boucs ou les chèvres que nous avions vus plusieurs fois dans les montagnes en troupeaux plus ou moins importants. L’eau et le bois pour le feu sont ici en abondance et aisés à obtenir, et comme les vaisseaux et flottes de vos excellences, au lieu d’aller à Maurice, trouveront de meilleurs approvisionnements dans cette île, j’ai pensé utile de vous en envoyer cette brève description. »

 Le 26 Mars 1613 Le pirate anglais, Samuel Castleton, de passage à bord de son navire, La Perle, donne à l’île le nom d’England’s Forest et aussi Pearl Island. Il jette l’encre à l’Est (Sainte Suzanne). Il relate que l’île est boisée et abrite de grandes tortues terrestres, des poissons dont une volaille de la taille d’un dindon aux ailes courtes et aux plumes blanches. Il s’agit du solitaire, oiseau de grande taille qui disparaitra très rapidement avec l’arrivée des premiers hommes.

Voici son témoignage :
Le 27, latitude 21 degrés, nous vîmes une île Ouest Sud-Ouest, et Sud-Ouest et par l'Ouest à quelque 5 lieues de nous, une très haute terre. A 6 heures du soir, nous jetâmes l'ancre sur le côté Est, à 10 brasses, sable fin et noir, et à un mile du rivage. De 40 à 4 brasses près du rivage, il y a du sable fin noir. Ici nous envoyâmes notre chaloupe sur le rivage, et y trouvâmes un nombre infini de grandes tortues de terre, aussi grosses qu’un homme peut porter, et qui avaient une très bonne viande. La pointe Nord-Est de cette île est très haute et abrupte ; et un peu plus au Sud Est de cette pointe se trouvent des terres basses, où il y a un joli cours d’eau comme une rivière [...] L'île est comme une forêt, alors je l'appelais England's Forest ; mais d'autres l'appelèrent Pearl Island, du nom de notre bateau. Il y a une grande quantité d’oiseaux terrestres petits et gros, plein de tourterelles, de grands perroquets, et bien d’autres. Et une grosse espèce de volaille de la grosseur d'un dindon, très grasse, et aux ailes si courtes qu'elle ne peut voler ; elle est blanche et elle n'est pas sauvage, comme du reste tous les oiseaux de cette île, aucun d'eux n'ayant jusqu'ici été tracassé ni effrayé par des coups de fusils. Nos hommes les abattaient avec des bâtons et des pierres. Dix hommes en tuaient assez pour nourrir quarante personnes par jour. En parcourant l’intérieur nos gens découvrirent une autre rivière et un étang couvert de canards et d’oies sauvages. En plus ils trouvèrent une quantité infinie de grandes anguilles, aussi bonnes, je pense, que n'importe quelles autres dans le monde. »



1619 : Le Hollandais Wilhem Isbrantz Bonte Koe de Hoorn, maitre d’équipage aurait passé 3 mois sur la côte ouest avec son équipage affaibli par le scorbut, il confirme la grande variété, de poissons, de tortues de mer, l’île peut donc devenir un lieu d’escale pour se ravitailler en gibier et en eau fraîche.

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Deux Hollandais assis sur une tortue aux premières heures de l’histoire humaine de la Réunion


 


dodo

Wilhem Isbrantz Bonte Koe de Hoorn fit une première description du dodo qu’il appelle le « Solitaire de Bourbon ».

Pour la petite histoire : Selon la légende, les marins s’amusèrent de l’absence de crainte de cet oiseau gentil et maladroit. Ils prirent cette familiarité pour de l’innocence docile, d’où viendrait l’origine de l’expression enfantine "fait dodo", dans le sens de "sois sage"...L’étymologie la plus couramment admise est que le mot viendrait du portugais "doido" qui signifie nigaud, simplet, idiot ou stupide. Mais d’autres sources avancent le mot hollandais "dodoor" qui signifie paresseux.

1629 : Thomas Herbert parle de la luxuriante végétation, la présence de tortues, l’abondance d’eaux douce, de poissons de rivières. « L’île "est si haute que sa tête est souvent enveloppée de nuages. Elle est partout verte et agréable, partout agréablement revêtue d'une belle livrée particulièrement de plusieurs sortes d'arbres dont la hauteur est admirable et le branchage plus épais qu'en aucun autre lieu du monde".

1638 : les français arrivent à leur tour dans l’océan indien, ils arrivent à bord du Saint Alexis, sur lequel se trouve l’aventurier François Cauche. C’est le premier contact de l’île avec les marins français.

navire1640 : C’est la première prise de possession officielle de l’île au nom du roi de France (Louis XIII) par Salomon Goubert (commandant du Saint Alexis), il cloue les armes Royales sur un tronc d'arbre et repart en laissant l'île déserte, la France établit un droit juridique de possession sur l’île qui prendra plus tard le nom de l’île Bourbon.

1642 : Deuxième prise officielle au nom du roi de France par Jacques de Pronis. Il est gouverneur de France à Madagascar, il veut transformer l'escale de la Réunion sur la route des Indes en un établissement mais il doit y renoncer par manque de colons. Il est agent de la Compagnie de la société de l'Orient, créée par lettre patentes du roi Louis XIII. L'Ile est toujours inhabitée. Arrivé sur le navire le " Saint-Louis", Jacques de Pronis est chargé au départ d'installer et d'organiser un comptoir français à Madagascar. Il créé Fort-Dauphin dans le sud-est de Madagascar en l'honneur du futur roi Louis XIV. Il n'arrive déjà pas à s'imposer à Fort-Dauphin, le comptoir malgache ou la présence française est contestée à la suite d'une rébellion, le gouverneur exile 12 mutins sur l'île Mascarin.

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1646 : Débarquement de 12 mutins de Madagascar

mutinsIls furent envoyés par Jacques de Pronis. Ces derniers s’étaient révoltés contre lui car il avait épousé la fille d’un chef malgache. Pronis a également abusé de l’hospitalité pleine de franchise de ce clan. Par exemple il faisait enlever de nuit leur bétail et usaient envers eux les plus mauvais traitements. Mis aux fers puis délivré par le Commandant le Bourg du Saint Louis, Pronis exila les mutins à Bourbon. Les mutins restent 3 ans dans l’île sans contact avec l’extérieur. Leur séjour forcé dans l’île ne semblent pas avoir été difficile pour eux.
Ils sont abandonnés sur la côte est, de là ils feront le tour complet de l’île pendant les deux années suivantes. Par ordre de Flacourt, les 12 mutins sont ramenés au Fort-Dauphin en septembre 1649, en parfaite santé ce qui a semblé surprenant après presque trois années d’isolement à Bourbon.



flacourt1649 : Troisième prise officielle de possession de l’île. Flacourt, homme intelligent et ferme, fut choisi pour remplacer Pronis. Il arriva à Fort Dauphin en 1648, en qualité de commandant général de l’île et de directeur de la compagnie. Il emmena avec lui 80 hommes, il n’oublia de ramener les 12 Français que son prédécesseur avaient exilés à Mascarenhas.  Un mois après Flacourt envoya le navire Saint Laurent pour en prendre une seconde fois possession au nom du roi, et lui donna le nom d’ « île Bourbon », ne pouvant dit-il trouver« un nom qui pût mieux cadrer à sa bonté et fertilité, et qui lui appartint mieux que celui là. En cette année 1649, j’y ai fait passer 4 génisses et un taureau, afin d’y multiplier et en 1654, j’y en ai envoyé autant, lesquelles on trouva qu’elles étaient multipliées jusqu’à plus de trente. J’ordonnai au capitaine Roger-Le-Bourg d’en prendre une seconde fois possession de ma part au nom de sa majesté, y poser les armes du roi, et la nommer île de Bourbon, ce qu’il a fait et attaché la prise de possession à un arbre dessous des armes du roi ».

 

 

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Le 10 septembre 1654 sur le navire l’Ours, 6 nègres originaires de Madagascar les suivirent. Après 12 jours de navigation ils arrivèrent à la côte ouest de Bourbon et s’établirent dans une anse située à l’ouest nord-ouest, près d’un étang (la ville de Saint Paul). Antoine Thoreau représente l’île comme un paradis terrestre. « Cependant dit-il de la pointe est à la pointe sud est un pays de 20 lieux de long, qui est tout brûlé du feu du ciel, sinon d’aucunes tâches où le feu a passé tout autour. Dans ce pays, qui en apparence a été plus beau que celui qui a été décrit ci-devant, le feu a séché toute eau et rivière, par où elle passe tous les jours jusqu’aux pierres, si bien qu’on ne peut juger autre chose, sinon charbon de terre, que si Dieu n’y met la main, il séchera un pays si abondant en toute sortes de bestiaux, gibiers, poissons, qu’il ne s’en peut pas trouver un pareil pour la vie et pour la santé. »

Antoine Thoreau dit Couillard ancien officier de Flacourt est accusé de vols et trahisons graves. L’île est devenue un lieu d’exil, une prison idéale pour ce qui s’opposent aux administrateurs de la Compagnie à Madagascar.

Ces hommes vivaient heureux sur ce petit bout de terre sauf pendant la saison des ouragans et de cyclones. Les vents étaient très forts, les arbres étaient déracinés, les maisons renversées, les vaisseaux jetés à la côte, le cyclone détruisait tous les ans leurs plantations de tabac.

Cela faisait deux ans et 2 mois qu’ils vivaient sur l’île, quand un navigateur nommé Gosselin (commandant du navire Thomas Guillaume), passa à Bourbon le 28 mai 1658 et leur fit croire que les naturels de Madagascar avaient massacré tous les français à Fort Dauphin, ils décidèrent de le suivre. Trompés ils s’embarquèrent dans son navire pour l’Inde, emportant avec eux le tabac, l’aloès et benjoin qu’ils avaient recueillis dans l’île. Ils arrivèrent à Madraspatam où ils furent obligés de servir comme soldats dans le fort. L’île resta de nouveau sans habitants.

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Louis XIV invita la nation à prendre part à l’association de la nouvelle Compagnie des Indes orientales qui se forma en 1664 sous la direction de Colbert. Les fonds s’élevaient à 15 millions. Tout Français quelque soit sa condition pouvait entrer dans ce commerce. Colbert avait choisi Madagascar pour être le siège des opérations.



1663 : Première colonisation de l’île, Louis Payen et Pierre Pau, accompagnés de 10 malgaches (7 hommes et 3 femmes) arrivent à bord du Saint Charles. Ils s’installent à Saint Paul et y resteront 2 ans. La première colonisation entre les Blancs et les Malgaches n’est pas aisée. Ces derniers finissent par fuir dans les montagnes et devenir les premiers marrons de l’île.

Les hauteurs de Saint Gilles et du Bernica commencèrent à se couvrir de plantations sous les ordres de Renaud avec ses 20 ouvriers.

1665 : Une petite agriculture vivrière se met en place dans la région de l'Etang Saint-Paul. L'Ile produit du blé, des légumes, du riz, ainsi qu'un peu de cannes à sucre qui permet déjà de faire un alcool fermenté ( le flangourin : vin de canne ). Les Malgaches sont employés comme "serviteurs" mais sont en réalité des esclaves sans toutefois que ce système soit reconnue par la Compagnie des Indes. Les femmes malgaches deviennent les épouses des Blancs.

1667 : la flotte Montdevergue, devant coloniser Madagascar, aborde l’île et y débarque des malades et aussi un curé, le père Lanonimo de Laros, il est le seul officier de Bourbon. Arrivent aussi quelques femmes blanches dont Antoinette Arnaud et Jeanne de Lacroix. Peu de femmes européennes arrvient finalement à Bourbon.

femmemalgache1668 : les premières femmes de l’île sont malgaches. Anne Mousse est la première fille métisse franco malgache déclarée officiellement dans l’île et qui a laissé comme Louise Siriane une autre malgache, de nombreux descendants réunionnais. Louise Siriane est la mère de nombreux réunionnais aujourd’hui. Elle avait épousé d’abord Etienne Grondin, puis Antoine Payet «  dit la Roche » en 1677 avec lesquels elle a fait naitre de nombreux enfants. Parmi les autres malgaches, citons Marie Anne Sanne qui épouse Jacques Fontaine (originaire de Paris). Catherine Heros qui se lie avec Guichard Arzul… les premiers colons peuvent encore se marier avec les femmes malgaches ou Indo-Portugaises (métis de l’Inde) ramenés par les navires de la Compagnie des Indes à Bourbon. Les mariages franco-Malgaches qui laissent une nombreuse descendance sont les suivants : Denis Arnould-épouse Marie Mahon George Damour " Marie Toute Pierre Nativel " Solo Antoine Pitou " Marie Toute Edouard Robert " Malgache (inconnue) …etc Plusieurs autres Blancs épousent des Indiennes notamment, Geneviève Milla, Monique Pereire..

1668 : La canne à sucre a été introduite dans l’ile. La population l’utilise pour fabriquer du vin de canne fermenté pour sa consommation. Elle vend cet alcool à la Compagnie mais aussi, clandestinement aux pirates qui fréquentent les côtes de l’île.

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1671 : De la Haye arriva sur l’île le 1er mai 1671, il fit reconnaitre son autorité dans l’habitation de Saint Denis qui avait été formé en 1665. Il publia les patentes du roi qui lui donnait un pouvoir absolu sur le gouvernement et le clergé de cette île et pris le titre d’Amiral, de gouverneur et de vice roi des Indes. Il réforma beaucoup d’abus. Notamment, l’oisiveté, cultures négligées, chasses immodérées détruisaient le gibier et les bestiaux. Les oiseaux su nombreux autrefois, avaient presque tout disparu, quelques insulaires se sont retirés dans les bois où ils vivaient dans une entière indépendance. De la Haye établit une police rigoureuse, mais nécessaire.



evolutionpop1671 : la population s’élève à 76 personnes dont 36 Blancs, 37 malgaches et 3 enfants métis.

Etienne Régnault reçoit en mai le titre de gouverneur de l'Ile, mais le 9 mai, il est remplacé par Jacques de La Hure, dit Sieur de La Hure, ancien capitaine d'infanterie. La petite société bourbonnaise se met en place.

Déjà 4 habitations s’étaient formées : à Saint Paul, saint Denis, Sainte Marie, Sainte Suzanne. Les mœurs douces et hospitalières des habitants y avaient attirés de nouveaux colons. Les populations augmentèrent, les plantations s’étendirent, on y planta du blé venant de l’Inde, du riz, des cannes à sucre transportés de Madagascar. Le coton était d’excellente qualité. Les récoltes étaient obligatoirement portées dans les magasins de la Compagnie, où elles étaient payées selon un tarif. La pêche et la chasse avait fait la principale occupation du plus grand nombre. Ils avaient sous la main des chèvres, des bœufs, moutons, porcs, oiseaux de toutes espèces.

1er Décembre 1674 : un règlement rendu par De la Haye à son retour de l’Inde, leur interdit la chasse, et nomma des chasseurs chargés de fournir aux magasins de la Compagnie des viandes et gibiers nécessaires pour nourrir la population ainsi que les étrangers. Il fut défendu de tuer des tortues de terre sans une permission du gouverneur, de détruire les mouches à miel.

tortue de bourbon

Tortue de Bourbon

Cylindraspis borbonica est une espèce endémique de La Réunion. Pendant des décénnies et notamment vers la fin du 18ème siècle, elle a été prélevée à bord des navires où elle constituait une réserve de viande fraîche. Elle fut également chassée par les premiers colons pour lesquels elle constituait une proie facile.En dépit de son abondance considérable (effectif estimée au million d'individus), les derniers spécimens s'éteignirent vers 1770, à l'exception d'une petite population isolée à Cilaos. Celle-ci survécut jusqu'aux environs de 1840. Malgré cette exubérance et une protection tardive par décret (sans doute peu respectée), aucune tortue n'a été préservée.

madagascarLe 26 août 1674 :  Les malgaches de Fort-Dauphin àMadagascar se révoltent et chassent les français. La moitié de la petite colonie est tuée, mais une soixantaine de colons réussit à s'enfuir et après un long périple par le Mozambique et l'Inde, les colons s'installent à Bourbon. Le 1 décembre 1674, l'amiral de La Haye signe le 1er texte législatif interdisant les mariages inter-raciaux. La ségrégation raciale s'installe à Bourbon. L'Ile compte alors 130 habitants dont déjà 75 esclaves (le régime de l'esclavage n'est pas encore officialisé). 

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esclave1680 : Début de l’esclavage à grande échelle. Les sources d'archives signalent l'arrivée d'esclaves malgaches, africains et indiens. Différents gouverneurs se sont succédé depuis Etienne Régnault. L'Ile n'apparaît plus comme l'Eden des premiers temps. La compagnie des Indes est au bord de la faillite

 

 

 

 

 

 

 

 

codenoirMars 1685 : Louis XIV promulgue le Code Noir (60 articles) qui règlemente l'esclavage et l'institutionnalise aux Antilles. Ce texte fondateur du système de l'esclavage dans les colonies françaises n'est pas encore en droit appliqué à Bourbon, mais les premiers colons savent désormais qu'ils peuvent pratiquer l'esclavage des Noirs.


 

esclavae1687 : Première vente officielle d’esclave, il s’agit d’un jeune indien vendu par un moine, le père Domingue, à un colon. Au Antilles l’esclavage est officiellement autorisé par la royauté française. Code noir de 1685.

1690 : l’esclavage apparait officiellement puisque les serviteurs sont qualifiés officiellement d’esclaves. Vauboulon gouverneur de l’île, accorde des concessions et tous les colons se voient reconnaitre la propriété des terres qu’ils exploitent. Le marronnage inquiète les premiers habitants de l’île.

 

1700 : 750 habitants sur l’île dont 320 Noirs. Un esclave de sexe masculin est vendu à 320 livre, une femme à 200, un négrillon à 150. La Compagnie des Indes se désintéresse de l'Ile. La petite colonie est abandonnée à elle-même, recevant rarement un navire de la Compagnie.

 

repartition pop1667 : Plus de 200 Français débarquèrent sur l'île et, en 1671, un nouveau contingent de 13 nouveaux colons arriva de Madagascar; ils étaient accompagnés de quelques Esclave noirs et cinq d'entre eux avaient une épouse malgache. La pénurie des femmes d'origine française fut signalée dès 1674. Quelques années plus tard, on réussit à faire venir quelques filles françaises «recrutées» à l'Hôpital général de la Salpêtrière (Paris) et jugées «aptes pour les îles». En novembre 1678, quatorze jeunes filles en provenance de l'Inde s'installèrent dans l'île et se firent immédiatement épouser; elles furent à l'origine de 109 naissances réunionnaises. 

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