mercredi 29 mai 2013

L'histoire de la Réunion en dates: de 1800-1848





En 1803, le général Decaen envoyé par Bonaparte débarqua sur l'île pour imposer le nouveau régime. En 1806, l'île Bourbon fut encore rebaptisée, cette fois du nom de l'empereur des Français, île Bonaparte. La colonie fut aussitôt prise en main par les administrateurs nommés par Napoléon et l'île perdit peu à peu toute son autonomie.


En 1806, l'île Bourbon fut encore rebaptisée, cette fois du nom de l'empereur des Français, île Bonaparte. La colonie fut aussitôt prise en main par les administrateurs nommés par Napoléon et l'île perdit peu à peu toute son autonomie. Les dirigeants locaux furent soumis aux décisions des administrateurs de l'île de France (aujourd'hui île Maurice). En 1808, on dénombrait 65 000 esclaves à l'île Bonaparte. Mais les rivalités franco-britanniques, déjà virulentes aux Antilles, se propagèrent dans l'océan Indien : dans l'archipel des Mascareignes, l'archipel des Seychelles, l'archipel des Comores et l'île de Madagascar. La situation devint d'autant plus tragique à l'île Bonaparte (La Réunion) que les Anglais avaient organisé un blocus naval, et la disette fit des ravages.





21 septembre 1809 : Premier débarquement anglais à Saint Paul, le second débarquement fait passer la colonie sous le contrôle britannique.


La colonie à cette époque était dans l’état le plus florissant à Bourbon. L’île divisée en deux parties, celle du Vent et celle Sous-le-Vent, offrait un bon tableau des cultures les plus variées. De riches plantations de café, de girofle, de cacao, de blé, de maïs s’étendaient du bord de la mer au penchant des montagnes. Au milieu de ces richesses territoriales, la colonie éprouvait cependant des privations par l’extrême rareté de l’argent. Le café était devenu la monnaie courante du pays, et le prix des ventes ne se stipulait qu’en cette denrée.


Pendant 20 ans il n’y a pas eu des coups de vent si fréquents dans la région tropicale. L’année 1806 donnait l’espérance des plus abondantes récoltes, mais des signes précurseurs de l’ouragan s’annoncèrent avec une telle violence, qu’il balaya tout ce qui se rencontra sur son passage. Des champs entiers de girofliers furent saccagés, de belles plantations de caféiers disparurent. Tout fut ravagé en quelques heures. La mer s’éleva à une hauteur inaccoutumée. Deux vaisseaux, la Fanny et la Sophie, cherchant à gagner la haute mer chavirèrent. Deux autres échouèrent à Champ Borne. Le 11 mars de la même année, un second coup de vent souffle de l’ouest pendant 30 heures, et acheva d’anéantir  les plantations qui avaient échappé à celui du 21 février.


En 1807, survient un troisième coup de vent suivi d’une inondation qui dura trente heures consécutives et mit la famine dans le pays. Les subsistances manquèrent et un grand monbre de noirs périrent.  Afin de compenser ces pertes, l’habitant tenta de nouvelles cultures. Il plana de l’indigo, qui ne réussit pas, il planta la canne sucre où ils puent tirer des produits alcooliques. M. Azéma du Tilleul, riche habitant du Bras Panon, et M. Charles Desbassayns, furent les premiers qui établirent des sucreries dans la colonie. Mais ce n’était que le premier essai d’une fabrication qui devait un jour appeler annuellement plus de 100 navires dans les rades de Bourbon.


 Le nouveau commandant, Sir Farquhar qui, comme tous les Anglais de l'époque, détestait Napoléon, s'empressa de débaptiser l'île qui reprit son nom de Isle of Bourbon.


L'occupation anglaise dura cinq ans à l'Isle of Bourbon et se révéla généralement négative pour les Réunionnais. D'ailleurs, durant l'occupation anglaise, les esclaves se soulevèrent et plusieurs Blancs furent tués.


 


1810: La population compte 12725 Blancs, 2840 affranchis, 52 141 esclaves. L'Ile devient officiellement possession anglaise le 25 avril 1811. Les colons français s'adaptent à la nouvelle situation politique et ne résistent pas aux anglais.


7-8 Novembre 1811 : Une révolte d'esclaves éclate à Saint-Leu. Elle sera durement réprimée. Les trente principaux responsables sont condamnés à mort par la justice coloniale. Les esclaves avaient été dénoncés par un des leurs qui avaient prévenus les Blancs de la commune de Saint-Leu.




2 avril 1815 : L'ile est officiellement restituée à La France. C'est la fin de la période impériale et le début de la Restauration. Les grandes familles blanches de l'Ile, notamment la famille Desbassayns, contrôle le pouvoir politique local.


1815-1828 : les premières usines à sucre


Pendant cette période se met en place les premières usines à sucre. En 1817, Charles Desbassayns installe la première usine à vapeur de l'ile sur sa propriété du Chaudron. Sa mère, Ombline Panon Desbassayns, gère seule l'une des plus grandes plantations de l'Ile sur laquelle vit dans des conditions carcérales plus de 300 esclaves. Madame Desbassayns est considérée par la tradition populaire comme l'un des propriétaires les plus sadiques de l'histoire de l'esclavage. Elle meurt deux ans avant l'abolition de l'esclavage en 1848.


(Voir Biographie de Madame Desbassayns dans la rubrique personnages)


 


L’implantation de l’industrie sucrière à Bourbon :


Le travail industriel de cette activité économique se met en place à la fin du 18ème siècle. En un demi-siècle la colonie connait une accélération de son histoire caractérisée notamment grâce à la progression de la liberté au sein des anciens esclaves. Au total 62 000 personnes libérées par le décret d’abolition de l’esclavage représentent 60% de la population. Par conséquent, un manque de main d’œuvre ce fait sentir, on procède alors à une recherche d’une nouvelle main d’œuvre, les africains et les asiatiques.


A partir du 19ème siècle l’île connait une productivité impressionnante grâce à l’emploi de machines et des techniques modernes. Elle se caractérise par l’usine. En effet, l’usine permet une productivité grâces aux mécanismes et techniques de production, des hommes. On observe une véritable organisation du travail. En 1848, la production sucrière passe de 28 000 tonnes de sucre à 73 000 tonnes en 1863. C’est une véritable révolution industrielle. Toutefois, il y a eu tout de même des moments de crises, notamment en 1863, qui a entrainé la faillite de grandes familles locales, sans compter les investissements en machines sucrières non rentabiliser.  A partir de cette année, l’économie sucrière s’effondre, l’île connait des moments difficiles, l’inflation se fait sentir dans la population locale. Non seulement les grands propriétaires sont ruinés mais ils sont endettés.
(Pour plus de renseignements sur la société de plantation, voir les liens suivants : http://www.cresoi.fr/IMG/pdf/reunion_1848-1914.pdf


1818-1848 : La rétrocession, un retour à l’ancien régime


La Restitution de La Réunion à la France est un retour à l’Ancien Régime. Une nouvelle législation se met en place avec l’apparition de nouveaux textes concernant les esclaves sont publiés pendant la période de la Monarchie de Juillet (1831-1848), textes qui annoncent la fin de l’esclavages. Louis XVIII ne conserva que le code civil






8 Janvier 1817 : Une ordonnance royale interdit la traite des esclaves


Ces textes ne sont pas appliqués puisque la traite clandestine remplace la traite légale et ne prend fin que vers les années 1840.


Le gouverneur Milius tente, sans succès, de lutter contre la traite.


(Voir le lien suivant « Le respect de l’autorité de l’Etat à Bourbon : le cas du gouverneur Milius (1818-1821) » http://www.cresoi.fr/IMG/pdf/revue_mascareigne_01-part6.pdf



1817-1831 : Plus de 45 000 esclaves sont introduits à Bourbon


Malgré l’interdiction officielle de 1817 de la traite des esclaves, les esclaves sont débarqués de nuit et emmenés sur les grandes propriétés des maitres. Beaucoup d’esclaves de traite périssent avant d’avoir atteint les côtes de Bourbon.


Comment est la vie sur un bateau négrier ?


Manque de nourriture souvent avariée. Les esclaves sont empilées et coincés, la plupart meurt de faim ou de maladies (scorbut, fièvre jaune, variole, dysenterie par exemple).  Ils étaient enchainés, ils voyagèrent dans les fonds de cales, entre les denrées. Ils subirent notamment de mauvais traitements, des injures, des agressions, des viols…


18 Mai 1819 : Une ordonnance locale rappelle l’interdiction faite aux esclaves de porter des souliers !! S’ils portaient des souliers ils recevaient 30 coups de fouet. Le 12 avril de la même année  une autre ordonnance interdit aux esclaves de se déplacer hors de leurs habitations sans un laisser passer. La société esclavagiste de Bourbon est très attachée au système de l’esclavage.    

  1820 : Le nombre d’esclave est estimé à 51 213, celui des affranchis à 4710, celui des Blancs à 157 780 sur une population totale de 71 703. Les esclaves travaillent dans les usines à sucre et les champs de cannes qui se développent aux dépens d’anciens champs de café. La production sucrière est encore limitée à moins de 4 500 tonnes entre 1820 et 1825.


1823 : Le nombre de moulins à sucre est de 168 dont 90 étaient mus par des animaux, 34 par l’eau, 20 à la vapeur, 2 à vent. La superficie cultivée en canne à sucre représente 48 000 hectares mais la production reste faible.


1826 : Recours aux travailleurs indiens pour remplacer la main d’œuvre esclave. Les recrutements d’engagés seront effectifs de 1829-1932, où près de 3000 engagés indiens sont introduits. Les propriétaires ne font aucune différence entre les  deux systèmes de travail.


3 Juillet 1829 : Règlementer l’immigration indienne dans la colonie. La population totale de l’Ile atteint les 100 000 habitants dont les trois quarts sont esclaves. L’origine des esclaves est variée : africaine, malgache, indienne, indo-mélanésienne. L’augmentation est due à la traite clandestine des noirs.


1830 : C’est le début de la monarchie de Juillet, des libertés accordées aux libres de couleur. Ils seront en 1831 inscrit sur les mêmes registres d’état civil que les Blancs…ils restent toutefois marginalisés par rapport aux Blancs.


1830-1848 : La Monarchie de Juillet promulgue des ordonnances et des lois qui préparent l’abolition de l’esclavage : suppression de la taxe.


1832-1835 : 45 000 esclaves sont introduits. La traite esclave n’est pas terminée. Bourbon pendant cette période (en majorité des africains au XIXème siècle). Le nombre d’esclaves affranchis est cependant en augmentation car la taxe d’affranchissement est supprimée.


6 Juin 1840 : Le père Monnet, le « père des Noirs », il arrive dans l’île, est nommé vicaire à Saint-Denis, il crée 2 catéchismes et une société d’entraide pour les noirs. L’église, encouragée par le pouvoir central, veut évangéliser et moraliser les esclaves. Le nombre d’esclaves est estimé à 66 100. On compte environ 140 sucreries dans la colonie.


18 juillet 1845 : Une loi modifie en droit les conditions de vie quotidienne des esclaves  (instruction, châtiments, travail), mais  la situation n’évolue pas, 14 chapelles sont construites entre 1846 et 1848 pour moraliser les esclaves.


27 Avril 1848 : L’esclavage est aboli dans les colonies françaises par le gouvernement provisoire de la Seconde République. Les notables de l’Ile veulent s’opposer au décret et décident de s’organiser en groupe de pression. Ils créent notamment l’Assemblée Générale des Communes » et attendent l’arrivée du représentant de l’état dans la Colonie. Ils espèrent encore le faire changer d’avis quant à la date d’abolition.

1 commentaire:

  1. Raïssa ,j'aimerais te posé quelques questions : combien d'esclaves travaillent dans une plantation d'un colon et combien d'heure par jour travaillent-il?Quelle sont les différents postes qui sont occupé par les esclaves dans une plantation et quelle promotion gagnent -ils?quelles batiments vivent les esclaves qui travaillent dans les champs?j'espère que vous arriverez a répondre aux questions

    RépondreSupprimer